The subtle art of giving a fuck: don’t be a martyr, or an asshole
L'art subtile d'en avoir quelque chose à foutre : ni un martyr, ni un connard
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🇫🇷 Hello Scarlets !
Quand j’ai commencé mon premier “vrai” boulot, quelqu’un pour qui je n’avais pas beaucoup d’affection, de respect ni d’admiration m’a donné un conseil non sollicité.
Au travail, ne sois ni une martyre, ni une connasse. Elle l’avait dit avec son accent britannique, rendant la chose d’autant plus intrigante… ou irritante, je ne sais plus très bien. Je me rappelle par contre que son commentaire ne m’avait pas paru anodin, alors je me suis beaucoup demandée ce que ça voulait dire d’être une martyre, et comment ne pas en être une.
Prenons une minute pour y réfléchir ensemble. Qu’est ce qui peut faire de toi un.e martyr.e ? Est-ce que souligner des problèmes de management flagrants compte ? Si tu te plains d’un.e collègue qui s’attribue ton travail, ou si tu protestes de devoir faire le travail de trois personnes en étant payé.e à peine plus que le SMIC, ça compte ?
Si t’en as marre du mec relou qui te fais des commentaires sur le poids que tu dois perdre, les sourires que tu ne fais pas assez et les jupes qui flattent ta silhouette. Ou si t’es scandalisé.e des suggestions de ton responsable de “passer la soirée” avec un décideur à qui t’as “tapé dans l’oeil” pour obtenir une subvention, ça fait de toi un.e martyr.e?
T’es un.e martyr.e si les blagues de tes collègues de bureau sur ta culture ou ton pays d’origine t’énervent plus qu’elles ne te font rire ? Et si, soyons fous, tu portes plainte contre ton employeur parce qu’il te demande de changer de prénom pour “t’aligner avec le branding de l’entreprise” ? Là, c’est sûr, t’es un.e martyr.e., non ?
Je sais que ça paraît ridicule, d’autant plus que la moitié de ces exemples sont des formes sérieuses de harcèlement ou de discrimination.
Et pour être honnête, la vraie question ce n’est pas de savoir si ce sont bien des exemples de martyr. La vraie question est combien de fois tu as préféré ne rien dire — ne pas interpeller un comportement inapproprié, ne pas mettre un stop aux remarques incessantes d’un.e collègue, ne pas parler aux RH des problèmes que tu rencontres avec ton manager — par peur d’être perçu.e comme un.e martyr.e ?
Si ta réponse est jamais, tu es soit la femme la plus chanceuse du monde, soit un homme.
Soit dit en passant, tous ces exemples sont issus de la vraie vie. La plupart sont mes propres expériences, d’autres sont celles de mes ami.es. Et bien sûr, heureusement, ce ne sont qu’une fraction de nos interactions dans le monde du travail, mais on s’en souvient parce qu’elles sont traumatiques.
Je répète pour ceux assis au fond. Vivre le sexisme est traumatique. Vivre le racisme est traumatique. Vivre la grossophobie, la LGBTQ-phobie, ou toute autre forme de discrimination, de harcèlement ou d’humiliation est traumatique. Ça te fais douter de toi constamment. Ça tue ton estime de toi-même. Ça sabote ta confiance en toi. Ça t’apprends à te faire de plus en plus petit.e, à te taire, à t’effacer. Et c’est sans parler de la charge mentale que ça représente.
Tu dois anticiper ces échanges et t’habiller en fonction. Tu dois faire attention à ton comportement : ce que tu dis, comment tu le dis, tes expressions faciales et corporelles. Tu dois t’assurer de toujours rester calme et posé.e pour éviter de renforcer des stéréotypes du genre les femmes sont trop émotives, ou folles, ou manquent d’humour. Ou des stéréotypes raciaux du type les noirs et les arabes sont trop agressif.ve.s et ne savent pas se tenir. Ou tout autre stéréotype auquel tu es confronté. Donc tous les jours, tu vas au bureau prêt.e à tout accepter en silence, passivement, tant que tu ne passes pas pour un.e martyr.e.
C’est pour ça qu’on n’a pas fini d’en parler. Dire aux gens que ce sont des martyr.e.s parce qu’en plus de tout le reste, ils doivent gérer seuls des actes de discrimination, de harcèlement et le trauma associé, c’est un vrai truc de connard. On peut faire mieux.
Bon, l’idée n’était pas d’écrire un article sur tous ces traumas. L’idée était d’expliquer comment en avoir quelque chose à foutre, même quand ça ne nous concerne pas.
Ce que je retiens de toutes ces expériences, c’est la solitude. Tout à l’heure je te demandais combien de fois tu n’as rien dit pour ta défense. Allons un peu plus loin. Combien de fois as-tu ignoré ce genre de commentaires faits à un.e collègue ? Combien de fois les as-tu minimisés ? “Il est maladroit, mais il n’est pas méchant.” “Il faut rire de ces choses là !” “C’est pas important, concentre-toi sur ton travail.”
Si ta réponse est jamais, je ne te croirai probablement pas. Je suis sûre que t’es quelqu’un de bien, mais ce n’est pas toujours facile de reconnaître des paroles ou actes discriminatoires quand ils ne s’adressent pas à nous. Et il n’y a pas vraiment de manuel RH ou de séminaire LinkedIn intitulés “10 formes de discrimination à connaître et comment les combattre". On a tous déjà ignoré les “problèmes des autres”. Je l’ai fait aussi. Et je l’ai regretté.
C’est pourquoi cette fois ci, au lieu de te dire comment mieux vivre les discriminations au travail, je veux inviter sur la scène toutes les personnes qui ne se sentent pas concernées par ces problématiques. S’il vous plait, faites en votre problème à vous aussi.
Aux hommes, corrigez les hommes qui se comportent de manière sexiste.
Aux personnes racisées ou non, ne laissez pas vos amis, vos proches ni vos collègues s’en tirer avec des remarques racistes.
Aux personnes minces, n’ignorez pas les injures ou commentaires grossophobes quand vous les entendez.
Aux hétéros, ne normalisez pas les discriminations LGBTQ-phobes
Aux personnes valides, ne participez pas aux comportements validistes.
De manière générale, quand vous entendez ou voyez ce genre de comportements, ne vous excluez-pas. Au contraire, réagissez. Faites-en votre affaire.
Si vous ne savez pas comment réagir, voici quelques exemples, encore une fois tirés de mes propres expériences. Ils viennent tous de gens assez courageux et intelligents pour intervenir au nom de quelqu’un d’autre, même si c’était malaisant.
Ne fais pas de commentaires sur les corps des femmes. C’est malpoli, ce n’est pas professionnel et ça n’a pas sa place ici.
Ton assistante n’est pas ta bonne. Cet évènement est pour toute l’équipe donc on va tous participer à préparer et à ranger.
Est ce que l’entreprise a changé sa politique sur [demande inapropriée ou déraisonnable] à mon insu ? Sinon, je préfère qu’on s’en tienne à nos process habituels.
En général, l’homophobie ne me fait pas rire. (Fonctionne pour tous types de discriminations).
On ne se moque pas des accents des autres ici.
Si quelqu’un parle d’un exemple de racisme qu’ils ont vécu, ce n’est pas à toi, en tant qu’homme blanc, de leur dire si oui ou non c’est du racisme. (Big up à mon collègue (un homme blanc trentenaire) pour avoir corrigé un autre collègue (un homme blanc vingtenaire) dans une salle où j’étais la seule personne racisée. Ça m’a beaucoup touchée !)
Corriger quelqu’un ce n’est pas l’agresser, l’humilier, ni le mettre en examen. C’est simplement lui indiquer une limite à ne pas franchir pour le bien de tou.te.s. A chaque fois que j’ai reçu ou fait ce genre de remarque, mes relations avec l’autre ce sont améliorées. On a appris à se respecter davantage, à s’écouter davantage, à faire attention aux autres.
Et à tous ceux qui se plaindront qu’on ne peut plus rire de rien, je réponds ceci : riez de vous-même !
Sans trop de subtilité mais beaucoup à foutre,
Soumïa
Si vous avez d’autres exemples de réponses toutes prêtes, laissez un commentaire ou envoyez-les moi, je réponds à tous mes emails à soumia@scarletempyre.com
Apprendre à s’en foutre, avec plus ou moins de subtilité
📺 Tu te demandes quel épisode de Buffy m’a inculqué toute cette sagesse ? Ce sera Anne, 03x01. Après avoir été mise à la porte par sa mère et tué son âme soeur, Buffy se réfugie à Los Angeles où elle tente de reprendre une vie normale, sans monstres, sous le nom d’Anne. Cette nouvelle vie prend fin quand une connaissance de Sunnydale, Lily, demande à Buffy de l’aider à retrouver son petit copain. Bien qu’elle ne veuille pas revenir à sa vie de Tueuse, Buffy cède et aide Lily. Elle se retrouve dans une dimension de l’enfer où des démons asservissent, abusent et humilient les humains, leur faisant perdre leur propre identité. Pour faire court, tu adoreras les dernières minutes de l’épisode, quand Buffy prend conscience de qui elle est vraiment : la tueuse, protectrice des innocents. En bonne et due forme, elle tue les démons et inspire des âmes perdues à se battre pour sauver leur vie.
Si mettre un stop aux conneries des gens te parait plus difficile que de traverser l’enfer, demande-toi qui tu es vraiment. En général, je trouve plus douloureux d’aller à l’encontre de mes propres valeurs que de tenir tête aux autres.
📺 Plan de carrière, saison 1, sur Netflix. J’ai tellement de pensées contradictoires sur cette série qu’il faudra que je lui dédie une newsletter entière. Elle est à la fois médiocre et étonnamment pertinente. Ne la regardez pas pour les triangles amoureux mal ficelés. Et ne la regardez pas pour le jeu des acteurs, assez convaincant… surtout quand leurs personnages font mine d’être au dessus de tout. Regardez-la pour son traitement des dynamiques raciales au sein de l’entreprise. Les auteurs de la série posent le sujet sur la table avec autant de subtilité que Jordan Bardella lorsqu’il décrit Pap Ndiaye comme un militant anti-français. Au début, j’ai trouvé ça maladroit parce que le racisme au travail est en général plus subtile que ça… puis j’ai repensé à Jordan Bardella. C’est justement parce que ce n’est pas subtil qu’on peut en apprendre quelque chose. Et il y a beaucoup à apprendre de la façon dont les deux personnages racisés sont caractérisés, manipulés, maltraités et dressés l'un contre l'autre par leur entreprise.
Si le racisme, comme le petit copain de Lily, n’est pas ton problème, tu devrais vraiment regarder cette série. Prend note de ce qui t’y met mal à l’aise ou te paraît absurde. Pose des questions. Je lis et réponds à tous mes e-mails envoyés à soumia@scarletempyre.com.
📕 The Gilded Ones, de Namina Forna. J’ai déjà parlé de ce livre dans ma première newsletter mais à l’époque je ne l’avais pas terminé. Maintenant que c’est fait, je ne peux pas assez recommander ce livre ! Je ne veux pas vous gâcher l’histoire, mais quand vous arriverez à la fin, vous comprendrez qu’il a des choses en commun avec Plan de Carrière (et même Anne). La seule différence, c’est que c’est beaucoup plus subtile et beaucoup mieux écrit. Chacune de ces histoires nous permet de comprendre que pour que les structures de pouvoir restent en place tout en se servant de nous — qu’il s’agisse de notre force de travail, notre énergie, notre intelligence, notre corps, etc. — ils ont besoin de nous faire croire deux choses :
qu’on n’a pas de valeur et donc qu’on n’a pas d’autre choix que de se conformer à ce qu’ils nous imposent
qu’on est les ennemis au lieu d’être les alliés les uns des autres.
Dès qu’on arrête d’y croire et de se comporter comme si c’était vrai, on peut reprendre notre pouvoir collectif et riposter.
🇺🇸 Hey Scarlets!
In my first “real job”, someone I didn’t really like, respect nor admired gave me unsolicited advice.
“In the office, don’t be a martyr or an asshole.” She said it with a British accent that surely made it more compelling… or annoying. I can’t quite remember. What I do remember is that it felt like a jab at me, and so I thought long and hard about what it meant to be a martyr and how not to be one.
Let’s think on it for a minute, shall we? What does constitute being a martyr? Does pointing out blatant flaws in management count? Like, what if you protest the expectation of doing the jobs of three people while being paid barely above minimum wage?
What about complaining about a colleague taking credit for your work? Or about their unwelcome comments on how you should lose weight, smile more or wear tight skirts because they flatter your silhouette? What if you’re scandalized at your boss’s suggestion to “spend the evening” with so-and-so to facilitate a proposal? Does that qualify as martyrdom?
Are you a martyr if you get riled up by your “work friend’s” so-called jokes about your culture or country of origin? What if —crazy thought— you sue your company for making you use a western name because your given name doesn’t “match the image they try to convey to their clients”? Surely you’re a martyr, then. Right?
I know it sounds ridiculous, mostly because most of these examples qualify as a serious form of discrimination or harassment.
In truth, the right question is not whether these are instances of martyrdom. The right question is, how many times have you avoided saying something —calling out inappropriate behavior, telling off a co-worker, reporting your boss to HR— because you were afraid of being perceived as a martyr?
If your answer is never, you’re either the luckiest woman in the world, or a man.
By the way, all of these examples are real. Most are my own experiences, some are my friends’. And sure, they’re a minority of the total experiences we’ve had in the workplace, but they stuck because they are traumatic.
Let me say it again for those in the back. Experiencing sexism is traumatic. Experiencing racism is traumatic. Experiencing fat-phobia or LGBTQ-phobia or any other kind of discrimination, harassment or humiliation is absolutely, unreservedly and unquestionably traumatic. It makes you second guess yourself all the time. It damages your self-esteem. It sabotages your self-confidence. It teaches you to make yourself look, act and appear smaller. Not to mention the mental load it represents.
You have to plan for it and dress for it. You have to watch your behavior: pay attention to what you say, mind your facial expressions, your body language. You have to make sure you're always cool, calm and collected because you cannot afford to reinforce stereotypes that women are emotional, crazy or lack a sense of humor. Or racial stereotypes that Black/Latinx/Arab people are aggressive and can’t be part of a team. Or whatever else you fear will be projected onto you. So every day you go into the office ready to take that shit quietly, passively, all for the sake of not being a martyr.
And that is why we’re not done talking about it. Telling people they’re martyrs because they struggle to overcome discrimination, harassment and trauma is a real asshole move. We can do better than that.
Now, this is not an article about the trauma of it all. This is an article about how to give a fuck, even if it has nothing to do with you.
What I’ve learned through these painful experiences is that more often than not, there’s no one to lean on. Earlier I asked how many times you avoided talking back. Let’s go a step further. How many times have you ignored these comments made to a coworker? How many times have you downplayed them? “He’s gauche, but he’s not mean.” “You need to have a sense of humor about these things.” “It’s no big deal, just focus on work.
”
If your answer is never, I probably won’t believe you. It’s not that you’re a bad person, it’s that it’s not always easy to know what to say and sometimes it’s just more convenient for us to ignore it. There’s no HR manual or LinkedIn seminar entitled “10 types of office discriminations and how to fight them”. So, we’ve all ignored “other people’s problems”. I’ve done it. And I’ve regretted it.
This is why this time, instead of telling you how to cope with discrimination in the office, I want to call on the people who don’t feel concerned by any or all of these issues. Please, please, please, make it your business to stand up for others.
Men, make it your business to correct other men when they’re being sexist.
White and non-white people, don’t let it slide when your friends, family, colleagues make racist comments.
Thin people, learn to shut down fat-phobic comments and slurs.
Straight people, don’t normalize or accept LGBTQ-phobia.
Generally speaking, make it your business to call people on their bullshit. It’s not that hard.
If you’re not sure what to say, here are helpful examples of rebuttals borrowed from my own experience. They all come from people who had enough guts and wits to speak up on behalf of someone else, even if it was uncomfortable.
Don’t comment on women’s bodies. It’s unprofessional, rude and unwelcome.
Your assistant isn’t your maid. This is a team event so we’re all pitching in.
Has HR updated the company policy about [insert inappropriate behavior or unreasonable office request here] without me knowing? If not, let’s stick to the usual process/schedule.
I don’t typically find homophobia to be funny, do you? (Works for any kind of discrimination.)
We don't make fun of people's accents in this office.
If someone shares a racist experience they’ve lived through, it’s not your place as a white man to say it’s not racist. You’re just not qualified to correct them. (Big up to my white, male, late-thirties colleague Teddy for correcting my white, male, twenty-something colleague Jack before I had time to process what was happening. It meant a lot!)
Pointing out people’s inappropriate comments or behaviours doesn’t have to be aggressive or humiliating. It’s simply indicating a boundary that they’ve crossed and that, for the good of everyone, they need to respect. Every time I’ve received or given this type of rebuttal my relationship with the other person improved. We learned to respect each other more, to listen to each other more, to care for other people.
For those guys in the audience who’ll lament that we can’t make fun of anything anymore, here’s my challenge to you: laugh at yourselves!
With many fucks and no subtlety,
Soumïa
If you have more examples of ready-made rebuttals, drop them in the comments or hit reply! I read and answer all my email at soumia@scarletempyre.com
Learn to give a fuck, with or without subtlety
📺 Are you wondering which Buffy episode gave me all this wisdom? It’ll have to be the season 3 premiere, titled Anne. After being kicked out by her mom and killing her age-inappropriate vampire soulmate in the season 2 finale, Buffy hides out in LA where she tries to live a normal, slaying-free life as Anne. That ends when a former sunnydale acquaintance, Lily, asks Buffy to help her find her recently vanished boyfriend. While Buffy initially points out it’s not her problem, she eventually does help. She ends up sucked into a hell dimension where demons enslave, abuse and humiliate humans, making them lose all sense of personhood. Long story short, you’ll feel awesome a few minutes from the end, when Buffy finally owns who she is: the slayer, protector of the innocent. That’s when she kicks some serious ass and in the process empowers lost souls to fight for their lives.
If shutting up assholes feels more daunting than hell itself, ask yourself who you are. I’ve found that standing against my own values is even more painful than standing up to others.
📺 The Partner Track, season 1 on Netflix. I have so many feelings about this show that I will probably have to dedicate an entire newsletter to it. It’s both really bad and surprisingly good, all at the same time. Do not watch it for the cringe-worthy romance. Do not watch it for the often awkward acting performances. Watch it for its treatment of racialized people in the workplace. The way it’s written into the show is about as subtle as Ted Cruz asking Kentaji Brown-Jackson if babies are racist. At first, I cringed because usually workplace racism is usually much more subtle than that. But then I relaxed because, in fact, it’s not at all that subtle. There’s a lot to be learned from the way the two main people of color are characterized, manipulated, abused and pitted against each other by their company.
If racism, like Lily’s boyfriend, is not your problem, please do watch the show. Bask in the discomfort and feel free to ask questions about it. I read and answer all my emails at soumia@scarletempyre.com
📕 The Gilded Ones, by Namina Forna. I referenced this book in my first newsletter, but at the time I had not finished it. Now that I have, I can’t urge you enough to read it too. I don’t want to spoil the story, but when you get to the end, you’ll understand that it has much in common with the Partner Track and even with Anne. Only difference, it’s more subtle and much better written. In each case, we come to understand that in order for power structures to stay in place while using us (whether that’s our time, energy, intelligence, bodies, skills, etc.) they have to make us believe two things:
that we are worthless and therefore we have no choice but to conform
that we are each other’s enemies instead of each other’s allies.
As soon as we stop believing it, as soon as we stop acting like it, we can reclaim our own collective power and fight back.