This is a bilingual newsletter, scroll down for English.
🇫🇷 Hello Scarlets!
I don’t know about you, but I’m turning 32!
Je pensais que j’allais vivre cet anniversaire avec appréhension, peur et anxiété. Je me comparerais à la version idéalisée de moi-même. Tu sais, celle qui a tout réussi comme prévu, y compris faire de Scarlet Empyre un succès planétaire. Celle qui a découvert le secret d’une vie extraordinaire. Celle qui n’a pas de cheveux blancs. Je la pointerais du doigt en me fustigeant de ne pas être devenue cette femme.
C’est ce genre de pensées qui me harcèlent à chaque anniversaire. Je voyais bien cette pensée se préparer en coulisse, s’apprêtant d’un costume et d’un maquillage hideux pour paraître plus effrayante encore que les années passées. Mais elle n’est jamais montée sur scène. Au lieu de ça, le jour de mes 32 ans, j’ai eu un sentiment de sérénité — tout va bien. Tout ira bien. Moi, ma carrière de consultante freelance, mes prototypes en retard, mon compte instagram délaissé, mon statut de célibataire, mes cheveux blancs… on ira bien.
Je partage ça avec toi car je ne pense pas être la seule à lutter avec des pensées d’auto-sabotage du type “tu n’es jamais assez bien”, “tu es un.e imposteur” et le classique “tu ne vaux rien”. C’est un peu comme être la Petite Sirène et Ursula en même temps : t’as de grandes ambitions mais tu saisis toutes les occasions de te tirer des balles dans les pieds. Donc, au cas où tu te sens concernée, sache que tu n’es pas seule.
Typiquement, pour un anniversaire je devrais inventer “32 choses incroyables qui vont changer ta vie et te faire devenir la meilleure version de toi même en 5 minutes ou moins.” Mais en hommage à mon prof de maths de 6ème qui m’a appris les vertus de la fainéantise (salut JB !), je n’en partagerai qu’une. Une phrase pour te sortir d’une spirale de la honte sans fin. Une leçon que j’aurais aimé apprendre, comprendre et intégrer beaucoup plus tôt.
Ne crois pas tout ce que tu penses.
On pourrait croire que ça va à l’encontre des règles de la confiance en soi, mais c’est faux. Le fait qu’une pensée surgisse dans ta tête ne la rend pas automatiquement vraie, ni intéressante, ni importante. Certaines pensées sont des mensonges. Certaines sont les attentes et besoins des autres. Certaines sont des injonctions de la société. Certaines sont de la peur déguisée en sagesse.
Un proverbe algérien que j’aime beaucoup dit qu’il faut toujours suivre un menteur jusqu’à la porte de chez lui. Ça veut dire que si tu penses qu’on te ment, il faut poser des questions jusqu’à découvrir la vérité. Mettre le menteur face à ses propres incohérences.
J’ai appris à faire ça avec mes pensées. Par exemple, il y a quelques mois, en déclarant mes impôts, je me suis rendue compte que je gagnais beaucoup moins d’argent en freelance que ce que je pensais. C’est ce qui se passe quand on fait son budget dans sa tête au lieu d’excel. Quasi-instantanément, Ursula en a profité pour prendre le contrôle de la situation en mode “Tu ne gagnes pas assez d’argent. Donc tu n’as pas de valeur. Donc tu ne mérites pas d’être aimée. D’ailleurs, personne ne t’aime.”
Cette dernière pensée a rompu le charme. Au même moment, mon neveu de 5 mois me regardait comme si j’étais le soleil, les étoiles et la lune. Je me suis rendue compte que c’était entièrement faux. Je suis aimée. Et comme il faut toujours suivre un menteur jusqu’à la porte de chez lui, j’ai suivi cette pensée.
Est ce que c’est vrai que personne ne m’aime ? Non. J’ai une famille, des amis et même un chat que j’adore et qui m’aiment en retour, peu importe ce que je gagne.
Est ce que je crois que seuls les gens riches méritent d’être aimés, reconnus, respectés ? Non, ça va même à l’encontre de mes valeurs.
Comme ces pensées n’étaient ni vraies ni utiles, la seule chose à faire était de les évacuer. Swipe left pour Ursula. Bien sûr elle revient à la charge dès qu’elle peut, sous d’autres formes, d’autres mots, d’autres contextes. Mais à chaque fois, je me pose ces deux questions : est-ce que c’est vrai ? Non. Est-ce que c’est utile ? Non. Swipe left.
Je ne me bats pas avec elle. Je n’essaye pas de comprendre le comment du pourquoi. Je ne négocie pas. Je l’observe. Je l’évacue. Je passe à autre chose.
Plus je “swipe left”, moins elle a de pouvoir. C’est pourquoi le jour de mon anniversaire, après s’être préparée pour l’occasion, Ursula n’a même pas daigné venir.
Avec confiance et sérénité,
Soumïa
PS: pour tou.te.s celleux qui adorent l’idée que la Petite Sirène soit incarnée par Halle Bailey, je vous conseille TRÈS FORTEMENT de regarder la version de Cendrillon avec Brandy, Whitney Houston, Bernadette Peters et Whoopi Goldberg. On pourra revenir une autre fois sur les mythes toxiques et mysogynes véhiculés par les contes de fée, mais en attendant, on peut profiter du meilleur casting des années 90 condensé en un film.
P.S.2: Le Roi Lion est le meilleur film Disney de tous les temps.
🇺🇸 Hello Scarlets!
I don’t know about you, but I’m turning 32! I thought I’d welcome it with dread, fear and anxiety. I would compare myself and my actual achievements to the idealized version of myself. You know, the one that has accomplished everything as planned, including putting Scarlet Empyre on the proverbial map. The one that cracked the code to living a grand life. The one with no grey hair. I would point to her and put myself down for failing to become her.
That’s the typical blackhole I go down around my birthday. I could picture the thought backstage, patiently waiting to come out; putting on its dreary costume and make up to appear bigger and scarier than ever before. But it never stepped on stage. Instead, there was a serene sense that I’m gonna be okay. Me, my freelance career, my unfinished prototypes, my receding instagram follower count, my eternally single status and my greying hair, we’re gonna be alright.
I’m sharing this with you because I don’t think that I’m the only person with this self-deprecating, never-good-enough type of thinking. It’s like being the Little Mermaid and Ursula at the same time: having grand ambitions but putting yourself down at every opportunity. So, in case that’s you too, I wanted to make sure you know you’re not alone.
Typically, a birthday would be the time to come up with 32 growth-mindset life-changing hacks that will transform your brain in 5 minutes or less. But my 6th grade math teacher taught me the value laziness, and so I will only share one. One thing to remember when you go down a self-shaming spiral. One lesson I wish I had fully learned, understood and believed much sooner.
Don’t believe everything you think.
I know it sounds counter-intuitive, like it goes against all the rules of self-confidence, but it doesn’t. Just because a thought pops up in your head, it doesn’t mean it’s true. It doesn’t mean it’s valid. It doesn’t mean it’s worthwhile. Some thoughts are lies. Some are other people’s expectations. Some are society’s injunctions. Some are fear disguised as wisdom.
There’s an Algerian proverb that says you should always follow a liar all the way back to their house. It means that if you spot someone lying to you, you need to ask questions to unravel the lie, until you get to the truth. Make them face their incoherence, their inconsistency.
I’ve learned to do that with my thoughts. For instance, a few months ago, as I was filing my taxes, I realized that I was making a lot less money than I thought I was. Immediately, the Ursula in my head seized the opportunity to take control. She went “You don’t make enough money. You’re worthless. You’re not worth loving. In fact nobody loves you.”
That last thought is what broke the spell. All the while I was thinking that, my 5 month-old nephew was smiling at me like I was the moon, the stars and the sun. So it occured to me that it was a lie: I was loved. And since you always have to follow a liar back to their house, I followed the thought.
Is it true that I’m not loved? No. I have a family and friends and even a cat who love and care greatly about me, regardless of my income.
Do I believe that only wealthy people are worthy of love, recognition and respect? No, that goes very much against my values.
And so I decided that since it wasn’t true and it wasn’t useful to me, I could dismiss that thought. Swipe left on Ursula. Of course she comes up again in different forms, different words, different contexts. But everytime she does, I ask the same questions: Is this true? No. Is this useful? No. Swipe left.
I don’t fight it. I don’t try to understand why it came up. I observe it. I discard it. I let it go.
The more I swipe left, the less power it has. Which is why on my birthday, after getting all made up and ready to go, Ursula didn’t even bother to come.
With confidence and serenity,
Soumïa
P.S.: For those of you who are excited about the upcoming Little Mermaid remake with Halle Bailey, I STRONGLY SUGGEST you go and watch the 1997 version of Cinderella starring Brandy, Whitney Houston, Bernadette Peters et Whoopi Goldberg. We can discuss the toxic misogynistic myths conveyed to girls and boys through fairy tales, but for now, let’s just enjoy the best casting of the 90s condensed in one musical.
P.S.2: The Lion King is the best Disney movie of all times.